Présentation du Recteur de l'Université Quisqueya

Jacky Lumarque, né le 27 mars 1953 à Jacmel (Haïti), est professeur de mathématiques, Recteur de l’Université Quisqueya (UniQ) depuis 2007.

Situation personnelle

Famille et jeunesse

Jacky Lumarque naît le 27 mars 1953 à Jacmel, dans une famille catholique de 6 enfants élevés par leur mère qui gagne sa vie en vendant des produits de confiserie qu’elle fabrique elle-même. Son père est cordonnier et enseigne à l’école professionnelle de Jacmel dont il devient par la suite directeur. Jacky Lumarque perd son père en 2009 et sa mère en 2010. Il est le seul à être resté en Haïti, ses quatre sœurs et son frère vivent aux Etats-Unis, comme citoyens américains.

Formation scolaire

Après des études primaires à l’École Nationale Jean Marie Henriquez à Jacmel, puis secondaires au Lycée Pinchinat, au Lycée de Pétion-Ville et enfin au Collège Prosper, Jacky Lumarque termine sa scolarité au Centre d’Études Secondaires (baccalauréat philosophie) en 1973.

Vie privée

Jacky Lumarque rencontre Nicole Morisset en classe de seconde. Ils se marient en 1974, après le Bac. Artiste aux multiples talents, Nicole Lumarque, diplômée de l’Institut Technique Commercial de Porto Rico, de l’Institut Technique de Banque (Paris), licenciée en Gestion et en Art respectivement à l’INAGHEI et à l’Ecole Nationale des Arts, abandonne une importante carrière bancaire pour se consacrer entièrement à la danse, en devenant professeur de danse et de yoga, spécialiste de danses folkloriques et sacrées. Elle a fondé la compagnie de danse “Ballet Folklorique d’Haïti”, ainsi que la Fondation qui porte le même nom. Le couple a eu deux enfants, une fille (Tabitha) et un garçon (Sébastien). Ce dernier est décédé tragiquement à l’hôpital universitaire de Tampa en 2014, à la suite d’une erreur médicale. Le couple a aussi adopté un garçon, Jethro Moïse (Janak).

Jacky Lumarque est un sportif accompli, il pratique les arts martiaux. Il est ceinture noire de karaté (2ème dan) et Président de l’Association Kyokushinkai d’Haïti (AKYDHA) depuis 2010.

Passionné d’échecs, joueur lui-même, il a été élu Président de la Fédération Haïtienne des Échecs le 31 janvier 2021.

Amateur d’art et collectionneur avec son épouse, il s’intéresse à la peinture haïtienne. L’un de ses rêves est de doter son pays d’un musée qui mettrait à la portée du plus grand nombre les chefs-d’œuvre de l’art haïtien.

Formation universitaire 

Après avoir longtemps songé à la médecine, Jacky Lumarque a choisi finalement d’étudier les mathématiques. Titulaire du diplôme de l’École Normale Supérieure (ENS) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) en 1977 (Option : Mathématiques et Physique), d’une Licence de Mathématiques de la Faculté des Sciences de l’UEH en 1978. Boursier du Gouvernement français, il passe avec succès à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier une Licence en Mathématiques en 1979, puis une Maîtrise dans la même discipline en 1980. 

Par la suite, il obtient plusieurs diplômes en : 

  • Gestion des affaires : MBA à l’Institut d’Administration des Entreprises de l’Université de Nice-Sophia Antipolis ;
  • Droit : Licence en Droit des Affaires (Common Law); Consortium Multidroit (Université de Moncton, Université Lyon III, Université Paris Val de Marne, Barreau de Lyon) ;
  • Sciences de l’éducation : Doctorat en Sciences de l’éducation de l’Université Paris-Est, Créteil.

A la suite du séisme du 12 janvier 2010, Jacky Lumarque a consacré tout son temps et toute son énergie à la reconstruction matérielle et intellectuelle de l’Université dont il a la charge. 

Carrière professionnelle

Jacky Lumarque enseigne les mathématiques à l’ENS de l’Université d’État d’Haïti et au Centre Technique de Planification et d’Économie Appliquée (CTPEA) pendant 19 ans (enseignements : Topologie, Analyse numérique, Probabilités et Statistiques, Recherche opérationnelle, Didactique des Mathématiques). De 1982 à 1984, il participe à trois écoles d’été en didactique des mathématiques (Perpignan et Orléans), à un moment où cette discipline prend son essor. Dans la foulée, il conçoit et anime un laboratoire de Didactique des Mathématiques à l’ENS (en partenariat avec l’Institut de Recherche en Mathématiques de Lyon) et participe, sous la direction d’Alain Bouvier, à la rédaction d’un ouvrage collectif intitulé « La didactique des mathématiques. Le dire et le faire », paru en 1986.

De 1977 à 1982, il enseigne les mathématiques au Centre pilote de formation professionnelle (CPFP), dont il devient le Directeur des études, tout en étant chercheur à l’Institut Pédagogique National (IPN). C’est là qu’il fait la connaissance de Jean-Claude Neptune et de Pierre Paquiot. Il devient rapidement un élément central de l’équipe qui, à l’époque de la réforme Bernard, introduit en Haïti l’enseignement des mathématiques modernes. À la demande du Ministre de l’Éducation de l’époque, il est chargé de mettre au point un curriculum pour une nouvelle discipline à introduire dans l’école fondamentale : l’initiation à la technologie et aux activités productives (ITAP).  Il publie plus d’une trentaine d’articles et de chapitres d’ouvrages collectifs sur la didactique des mathématiques, l’emploi et la formation professionnelle, l’enseignement supérieur.

En 1984, Jacky Lumarque devient Directeur Général Adjoint, puis en 1987 Directeur Général de l’Institut National de la Formation Professionnelle (INFP), organisme déconcentré du Ministère de l’Éducation, en charge de la coordination de la formation professionnelle et de l’enseignement technique. Il participe avec l’aide de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à la conception du système national de formation professionnelle et à l’élaboration de la Loi sur la Formation Professionnelle, à la mise en place du Centre de Formation Professionnelle de Carrefour, au développement de nombreux programmes de formation pour les travailleurs du secteur informel et à la création du premier incubateur d’entreprises d’Haïti pour aider les diplômés des centres de formation professionnelle à s’installer comme entrepreneurs. Il développe des coopérations avec des organismes similaires au Brésil, au Costa Rica, au Venezuela et en Colombie, propose des programmes de formation sur mesure aux entreprises haïtiennes et participe à des séminaires spécialisés :

  • Évaluation économique des systèmes de formation technique et professionnelle (1986, trois mois). Programme spécial personnalisé mis au point et exécuté par : US Department of Labor (USA), Banque Mondiale, George Mason University, Tuft University ; 
  • Premier Séminaire Régional d'Études Supérieures sur la Formation Professionnelle (1988, un mois).  INTERFOR/OIT, Brasilia, Brésil;
  • Voyage d’étude au Japon organisé par l’Université du Québec à Hull. Étude des systèmes de formation dans les entreprises japonaises (1989, un mois). Systèmes de formation étudiés: Matsushita Electric, Fujitsu, Nippon Telegraph & Telephone, Nissan Motor, Osaka Gas Company, Sony Corporation, Japan Productivity Center, Hitachi, KDD-Video International, Honda Motor, Toshiba, NEC Corporation. 

De 1988 à 1989, Jacky Lumarque entreprend une étude de faisabilité et le montage de l’École Nationale Supérieure de Technologie (ENST).Cette école supérieure (Bac + 3) dépend du Ministère de l’Éducation et son implantation est  financée par la Coopération Française. Son travail consiste à diriger un groupe d’experts français et haïtiens pour la préparation des statuts, le développement des premiers programmes de formation, la préparation du premier plan stratégique et le recrutement du personnel. L’originalité de cette initiative réside en la mise en place d’un partenariat entre le Ministère de l’Éducation d’une part et l’Association des Industries d’Haïti et la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti d’autre part. Ce partenariat a joué un rôle déterminant pour la qualité et la pertinence des formations et le taux d’insertion professionnelle des diplômés de l’École.

En 1990, il part en France. C’est un choix de rupture, qui lui permet de se ressourcer et de chercher une nouvelle orientation. Il est accueilli à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de Nice, où rapidement il est remarqué. Ses professeurs le considèrent comme un collègue, la Banque Mondiale (BM) fait appel à lui pour des missions dans le secteur de la formation professionnelle. Il soutient son mémoire de sortie sur la Banque Interaméricaine de Développement (BID) au terme d’un stage de trois mois en 1991 dans l’institution, à la Division des Opérations. De 1990 à 1992, il est consultant international en charge de plusieurs missions en éducation et en formation professionnelle pour la BM, la BID, l’Institut de Développement Nord-Sud (Québec).

En 1992, Jacky Lumarque entreprend avec Guy Maximilien la rédaction du Dictionnaire Encyclopédique  d’Haïti.

Par la suite, de 1992 à 1995, ses services sont requis pour devenir Co-fondateur et Consultant principal de la société EDUCAT S.A., regroupement d’une dizaine de sociétés et de fondations du secteur privé haïtien, créé pour mettre en place une nouvelle université.  Il devient l’artisan de ce projet qui propose une fusion avec la toute nouvelle Université Quisqueya fondée deux ans plus tôt par des universitaires haïtiens travaillant pour la plupart au Canada et désireux de remonter le niveau de l’enseignement supérieur dans leur pays. La signature, le 26 juillet 1993, des accords de partenariat (rédigés par Jacky Lumarque) entre les membres de la Société EDUCAT S.A. et ces universitaires marque l’engagement, considéré comme historique, du secteur des affaires dans l’enseignement supérieur et consacre le début de son implication dans la gouvernance de l’Université. Le pays est alors sous embargo de l’OEA, de la Communauté Européenne et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. L’objectif est de créer une université moderne de niveau international, autonome financièrement, sérieuse et accessible aux étudiants haïtiens de toutes conditions,  désireux de devenir des citoyens épanouis, compétitifs et productifs, participant au développement de leur pays. Cette entreprise de longue haleine s’appuie aussi sur le constat que plusieurs milliers d'étudiants issus des familles haïtiennes partent chaque année s'inscrire dans des universités étrangères, principalement d'Amérique du Nord (États-Unis, Mexique, Canada). À la même époque, débute aussi l'exode des jeunes vers les centres universitaires de la République Dominicaine, cette nouvelle destination représentant une troisième voie pour les familles qui ne pouvaient pas payer la scolarité et les coûts exorbitants des longs séjours d'étude dans les grandes villes occidentales.

Au cours de la même période, Jacky Lumarque est recruté comme Consultant Senior par Capital Consult S.A., une firme spécialisée en économie, gestion et finances. Il est à l’interface de deux mondes qui se côtoient sans véritablement se connaître, le secteur des affaires et le milieu académique, et il doit combattre, de ce fait, beaucoup de préjugés. Mais, c’est dans cette fonction qu’il acquiert l’essentiel de son expertise professionnelle et la maîtrise de nombreux dossiers touchant à divers domaines, tels que le commerce et l’investissement, les assurances et les fonds de pension, la santé, les politiques publiques, etc.

Entre 1995 et 2000, en qualité de consultant et avec le titre de  Conseiller principal, il coordonne les travaux de la Commission présidentielle pour la  croissance et la modernisation économiques, composée de 25 membres, dont 6 ministres, 17 chefs d’entreprises et présidents d’organisations patronales, le Gouverneur de la Banque Centrale et le Premier Ministre (à titre de membre observateur). Cette Commission mise en place en novembre 1994 sous Jean-Bertrand Aristide est maintenue par René Préval élu à la suite des élections présidentielles du 17 décembre 1995, qui souhaite lui donner une nouvelle impulsion. Le point de départ de ce travail de réflexion au plus haut niveau de l’État est la production par Jacky Lumarque d’un document de 30 pages proposant l’agenda des réformes nécessaires pour relancer l’économie haïtienne et moderniser la gouvernance du pays. Il est unanimement adopté, en raison de sa pertinence et de la hauteur de vue dont il témoigne. 

Dans le cadre de cette commission, Jacky Lumarque est amené à s’occuper de dossiers en rapport avec la gouvernance et les politiques publiques. Au cœur de ces dossiers se trouvent la problématique de la relation secteur public-secteur privé et la définition des mécanismes de coopération ou de partenariat entre les pouvoirs publics et le secteur privé des affaires. A titre d’exemples, on mentionnera trois champs d’application : 

  1. Le premier concerne les politiques publiques et la réforme du cadre légal et réglementaire. Tous les travaux mentionnés ont été produits (sur la période 1996-2000) à l’issue de plusieurs échanges avec les acteurs sous forme d’auditions, de tables rondes, d’ateliers et de colloques, parfois avec une dimension internationale afin de tirer profit des leçons de l’expérience de la région Amérique Latine et Caraïbes notamment. Concrètement, les activités de Jacky Lumarque consistent à coordonner la préparation ou à réaliser directement les travaux suivants:
    • Élaboration d’un nouveau code des investissements (voté en 2002) sur la base d’une analyse de la situation de l’investissement dans la région Amérique Latine et Caraïbes,  d’une série d’ateliers, de tables rondes avec les acteurs du monde des affaires et les représentants des grands corps de l’Etat et de la coordination du travail de rédaction.
    • Élaboration d’un nouveau projet de Loi sur les zones franches industrielles (votée en 2002) consécutif à une étude comparative sur les zones franches industrielles dans la Région ALC.
    • Conception d’un projet de réforme du droit de sûreté : Ce travail consiste à coordonner les travaux d’une équipe pluridisciplinaire d’experts haïtiens et étrangers avec comme résultats l’analyse du cadre légal haïtien en matière de sûreté, la conception d’un Registre National des Sûretés Mobilières, l’élaboration d’un nouveau projet de loi sur les sûretés, la mise au point d’une application informatique pour la gestion du Registre, ainsi que la formation (au Nouveau Brunswick) du personnel appelé à diriger le nouveau registre. 
    • Élaboration de divers projets de lois et décrets relatifs à la simplification des formalités de constitution des sociétés anonymes, à la détermination des taux d’intérêt bancaire, à la normalisation et la réglementation des gaz de pétrole liquéfiés, à la capitalisation des actifs du secteur informel (en coopération avec le Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie (CLED) et l’Institut Liberté et Démocratie de Hernando de Soto), etc.
    • Conception et mise en place d’un Observatoire sur l’Emploi et la Formation (OBSEF), dont la gestion a été confiée au Centre de Management et de Productivité (CMP).
    • Préparation de divers documents de travail (Policy Papers), animation et coordination de nombreux séminaires pour le secteur des affaires et la Commission présidentielle (sur différents thèmes de réforme tels que : compétitivité des industries d’Haïti, réforme du code des investissements, réforme du droit de sûreté, promotion des investissements, guichet unique et procédures de facilitation des investissements, les relations commerciales Haïti-RD, le développement du tourisme, la formation professionnelle et l’emploi, etc.).
    • Projet de réforme du sous-secteur de la formation professionnelle : le mandat a consisté à mettre en place et à animer un groupe de travail tripartite (État, patronat, syndicats) en vue de faire des recommandations pour la réforme de la formation technique et professionnelle en Haïti. Le rapport du Groupe de travail a permis au Ministère de l’Éducation (devenu depuis Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle) de renégocier avec la Banque Interaméricaine de Développement le plan national de réforme du système de formation professionnelle selon une approche « demand-driven » (orientée par la demande).
  2. Le second champ concerne des études de faisabilité et le montage d’institutions. Chaque étude comprend une revue de la littérature nationale et internationale en rapport avec l’objet, des enquêtes de terrain et des entrevues avec les acteurs-clés, dans certains cas des voyages d’études à l’étranger pour analyser d’autres situations ou problèmes similaires, des ateliers et tables rondes pour approfondir l’analyse des scénarios et identifier les meilleures façons d’agir.
    • Centre de Promotion des Investissements (CPI).Étude de faisabilité et montage du Centre de Promotion des Investissements, sous la forme d’une fondation privée formée par un Consortium d’organisations patronales. La mission du Centre est de se concentrer sur la promotion d’investissements privés en accord avec les grandes priorités de développement national et les opportunités offertes par les secteurs porteurs.
    • Centre de Facilitation des Investissements (CFI). Étude de faisabilité et montage du Centre de Facilitation des Investissements (CFI), organisme public autonome placé sous la tutelle du Ministère du Commerce et fonctionnant selon un schéma de partenariat public-privé impliquant les principales organisations professionnelles du pays.
    • Association des exportateurs de mangue. Préparation du texte de fondation et des statuts.
  3. Le troisième champ concerne des études analytiques:
    • Analyse de l’offre exportable d’Haïti vers la République Dominicaine et stratégie de pénétration du marché dominicain(2004). Cette étude, conduite avec Bernard Fatton, a été commanditée par l’Union européenne (UE) et a permis de procéder à une analyse détaillée de la capacité productive nationale, de son offre exportable, de la compétitivité des divers secteurs par comparaison avec le cas de la République Dominicaine.
    • Identification des opportunités d’affaires entre Haïti et les pays de la CARICOM(2004). Cette étude, conduite avec Bernard Fatton, commanditée par l’UE était appelée à identifier les opportunités d’une véritable intégration de l’économie haïtienne avec ses partenaires caribéens suite à l’admission d’Haïti comme membre de la CARICOM en décembre 2003. La conduite de cette étude a nécessité, entre autres, plus d’une vingtaine d’enquêtes dans les 14 autres pays membres de la CARICOM ainsi que l’analyse de l’abondante documentation disponible dans divers rapports établis sur ces pays.
    • Analyse du secteur des assurances et des fonds de pension (2003).Le secteur des assurances, notamment des assurances à capitalisation et des fonds de pension, représente en Haïti un secteur faiblement développé et pratiquement non réglementé. Il n’existe ni règles prudentielles établies, ni organe de supervision spécialisé assurant sa régulation.  Cette étude, conduite avec Bernard Fatton,  commanditée par la BID a permis d’étudier toutes les formes d’assurance d’État obligatoires, les assurances privées (assurances de biens, assurances santé-vie), les fonds de pension, ainsi que les problèmes de réassurance. Le rapport s’achève par une série de recommandations sur la diversification des produits et la régulation du secteur.

Durant la période, Jacky Lumarque prépare et coordonne diverses missions commerciales mixtes (secteur public/secteur privé) aux États-Unis, à Taiwan, à la Jamaïque, en République Dominicaine, au Chili, au Honduras, au Salvador et en France.

Parallèlement, il poursuit son action dans le domaine éducatif :

En 1994-1995, il assure la coordination du Diagnostic technique de l’Éducation en Haïti (à titre de Consultant de Research Triangle Institute -RTI-  auprès du Ministre de l’Éducation) et est le rédacteur principal du Rapport. Ce diagnostic couvre tous les niveaux du système éducatif haïtien et a servi de base à la préparation des États Généraux de l’Éducation en 1995 et à la préparation du Plan National de l’Éducation et de la Formation (PNEF). 

En 1995-1996, il coordonne l’équipe de production du Plan National de l’Éducation et de la Formation (PNEF) et en est le rédacteur principal. Les travaux de préparation de ce Plan ont débuté en 1993 et ont mobilisé un grand groupe d’acteurs de la société civile à travers des forums, des consultations sectorielles, des ateliers départementaux pour déboucher sur les États Généraux. Le PNEF a servi pendant la période 1998-2008 de véhicule de pilotage et de transformation du Ministère de l’Éducation. Le domaine de ce Plan couvre tous les sous-secteurs de l’éducation, de la petite enfance à l’enseignement supérieur, sans oublier la gouvernance et le financement du secteur de l’éducation. Sur la base de l’expérience de Fonds Jean Noël, il met au point le concept d’EFACAP (Ecole fondamentale, centre d’appui pédagogique) qui allait devenir l’un des principaux piliers de la mise en place de l’Ecole fondamentale.

En 1998-1999, il assure l’étude de faisabilité et la mise en place du Centre de formation technique et professionnelle HAITI TEC.L’idée a pris naissance à partir d’une offre de American Airlines (AA) qui souhaitait utiliser les taxes non payées au Gouvernement haïtien pendant la période de l’embargo international sur Haïti (1992-1994) et accumulées dans un « Escrow Account » pour un projet éducatif. Le projet d’un Centre de formation technique et professionnelle logé au cœur du Parc industriel de Port-au-Prince et géré en partenariat entre les associations patronales a été accepté par AA et le consultant est chargé de réunir autour du projet six organisations patronales haïtiennes et cinq institutions de l’État de Floride, à savoir Miami Herald, American Airlines, Miami Dade College, Broward College et St Thomas University. Jacky Lumarque réalise l’étude de faisabilité, anime un groupe de travail pour l’étude des besoins et l’élaboration des programmes, la définition du programme de formation pour les enseignants recrutés pour le nouveau centre, la conception du partenariat entre les différentes structures fondatrices et le montage de la fondation devant assurer le pilotage de l’établissement. Haïti Tec, qui a fêté ses 20 ans en 2020, est devenu l’un des fleurons du système national de formation professionnelle.

En 1999-2000, il coordonne, à la demande du Ministre Jacques Edouard Alexis, la Commission multisectorielle de rénovation du Secondaire. Après un an de consultations, de réflexions et de recherches, le rapport propose cinq nouvelles missions pour le Secondaire (mission d’instruction, mission de formation sociale, mission de qualification, mission d’intégration culturelle et nationale, mission de développement humain), ainsi que la définition de nouvelles filières. 

Entre 1998 et 2001, il coordonne pour le compte du CLED les travaux du Consortium  CLED/ILD (Institut Liberté et Démocratie) dans la conception d’une réforme audacieuse de formalisation des actifs du secteur informel, avec l’aide de l’économiste péruvien Hernando De Santo. Ce projet, financé par l’USAID, a permis de déterminer l’ampleur et les caractéristiques de l’informalité en Haïti, tant en ce qui concerne les actifs immobiliers que les actifs des entreprises, de passer en revue tous les projets publics de logement, d’analyser les contraintes légales et le coût associé à la formalisation. A la fin du projet les autorités ont reçu un plan de mise en oeuvre du programme de formalisation explicitant l’ensemble des réformes à entreprendre tant au niveau du cadre légal que dans les institutions (cadastre, service d’enregistrement et de conservation foncière, service des domaines, direction générale des impôts, etc.). 

En 2001, Jacky Lumarque devient Président du Haut Conseil de l’Université Quisqueya (après en avoir été membre à partir de 1992), sur proposition de Ralph Auguste, PDG de l’entreprise Valério Canez S.A., qui souhaite passer la main. Il exerce cette fonction jusqu’en 2006. La même année, il succède malgré lui comme Recteur a.i. à Jacques Edouard Alexis, qui doit se retirer pour devenir Premier Ministre. Il quitte Capital Consult S.A. et devient Recteur en 2007, fonction qu’il occupe  jusqu’à ce jour. Il décide d’abandonner le terrain du Bicentenaire en raison de l’insécurité grandissante et entreprend alors de vastes travaux de construction sur le campus de Turgeau pour y accueillir l’UniQ. Les nouveaux locaux sont inaugurés le 20 décembre 2009 et la cérémonie de collation de grades a lieu en présence du Gouverneur de la Banque de la République d'Haïti, M. Charles CASTEL. À cette occasion, le journal Le Nouvelliste écrit: «Fort des péripéties que l'équipe de direction, les membres du Haut Conseil de l'UniQ et du Conseil d'administration de la Société EDUCAT ont endurées pour parvenir à l'inauguration du nouveau campus, le Recteur Jacky LUMARQUE s'est félicité d'avoir surmonté bien des défis et des contraintes en faisant preuve d'imagination, afin de mobiliser dans le secteur financier haïtien les financements nécessaires à la réalisation du projet de construction des nouveaux locaux de l'UniQ. Vous êtes chez vous, dans votre nouveau campus, a-t-il dit aux 45 étudiants diplômés».

Parallèlement, entre 2007 et 2010, à la demande du Président Préval (entré en fonctions à partir du 14 mai 2006), Jacky Lumarque aide à la mise en place, à l’animation et la coordination de divers groupes de travail réunissant plus d’une centaine de professionnels, de chefs d’entreprise, de leaders du monde des affaires et de syndicalistes. Ces groupes de travail sur la Compétitivité, l’Éducation, la Justice, la Constitution, la Sécurité, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), la Commémoration de la décennie du Bicentenaire ont, pendant deux à trois ans, produit bénévolement plusieurs rapports et recommandations stratégiques dans leurs domaines respectifs, ayant reçu au final l’approbation du Président de la République et du Conseil des Ministres. En particulier, les propositions du groupe de travail sur les TIC ont abouti à un projet de loi sur la signature électronique.

Pour ce qui concerne tout particulièrement l’éducation, Jacky Lumarque assure la coordination du Groupe de travail sur l’éducation et la formation (GTEF) et est l’auteur du Rapport : Rapport au Président de la République : Pour un Pacte national de l'éducation en Haïti, publié en août 2010. Ce rapport a nécessité trois années de travail de recherche sur une dizaine de thématiques (Quels savoirs enseigner à l’école, gouvernance du système éducatif, financement de  l’éducation, rôle de la diaspora dans la reconstruction du système éducatif, formation professionnelle et emploi, éducation et protection de la petite enfance, etc.), ainsi qu’un intense processus de consultation à l’échelle du pays et au sein des communautés haïtiennes vivant à l’étranger sous forme d’auditions, de tables rondes, d’ateliers, de colloques). Ce plan stratégique est validé par le Président de la République et transformé en un Plan Opérationnel 2010-2015 pour le Ministère de l’Éducation. Financé par le Trésor Public, la Banque Mondiale, la Banque Interaméricaine de Développement, l’USAID, la Coopération Espagnole, la Coopération Française et l’ACDI, le Plan Opérationnel reprend les 33 recommandations du Groupe de travail, ainsi que les actions stratégiques recommandées, et il les traduit en un plan d’activités détaillé étalé sur une période de 5 ans.

Toujours préoccupé par les questions d’éducation à tous les niveaux, Jacky Lumarque met au point et réalise en 2014, à la demande du Président de la République, des Assises nationales sur la qualité de l’éducation (7-8-9 avril) et les Premières Assises nationales sur l’enseignement supérieur (10-11 avril), qui marquent un tournant dans la réflexion sur ce secteur éminemment stratégique. L’ouvrage publié des interventions constitue aujourd’hui encore une référence incontournable.

Le séisme du 12 janvier 2010 est l’événement capital qui bouleverse complètement le pays et qui conditionne toute l’action de Jacky Lumarque au cours de la décennie qui a suivi. En effet, le nouveau campus est entièrement détruit par le tremblement de terre. La communauté  déplore le décès de 31 victimes; il y a de nombreux blessés. Dans son interview donnée au journal Le Nouvelliste le 14 janvier 2015, le Recteur déclare : “Le 12 janvier 2010 a été un tournant majeur dans la vie de l'Université. Comment aurait-il pu en être autrement? Nous venions d'inaugurer le campus et il a été complètement détruit. C'est un spectacle inoubliable que de voir tous ses efforts anéantis en 35 secondes...”Comment repartir de zéro?

Dès fin janvier, la vie reprend à l’UniQ. Le campus est transformé en un hôpital à ciel ouvert où des centaines de blessés peuvent recevoir des soins pendant plusieurs semaines. Il accueille des malades du quartier, des enfants sinistrés venant des camps de réfugiés. A l’initiative du Recteur, une cinquantaine de tableaux peints par ces enfants sont sélectionnés et exposés à la Smithsonian Institution à Washington. L’ONG Aide et Action, dirigée par Nesmy Manigat, se dépense sans compter. Le 5 avril 2010, les cours reprennent au milieu des ruines, sous des tentes. Les étudiants en médecine accomplissent des miracles. De cette tragédie, est née une volonté décuplée de surmonter l'épreuve, de se relever et de se projeter de nouveau dans l'avenir. La reprise des activités s’effectue en trois temps. De janvier à juillet, mobilisation des personnels pour répondre aux urgences de toutes sortes. D'août 2010 à février 2012, tout est entrepris pour remettre l'institution en état de fonctionner, pour accueillir les étudiants, remotiver le personnel enseignant, administratif et technique, assurer la présence de l’UniQ au niveau international. Enfin, après cette phase de récupération, est venu le temps de la reconstruction physique, celui aussi de nouer des liens avec des institutions d’enseignement supérieur étrangères. C'est sur la base de la reconquête de ses capacités que l'UniQ entame ensuite, sous l’impulsion de son Recteur, une nouvelle phase de son développement «immatériel».

Jacky Lumarque en profite pour introduire plusieurs innovations dans l’enseignement supérieur haïtien, tant au sein de l’UniQ qu’à travers les instances qu’il aide à créer : Conférence des Recteurs et Présidents d’universités d’Haïti (CORPUHA), Conférence des Doyens des Facultés des Sciences de l’Éducation d’Haïti, Consortium Interuniversitaire pour la  Refondation du Système Éducatif haïtien (CIRSEH), Chaire Louis-Joseph-Janvier sur le Constitutionnalisme en Haïti créée en 2013, InnovEd (Institut supérieur de développement professionnel pour la formation continue des personnels de l’éducation) avec le soutien de la Fondation Kellogg, Chaire interuniversitaire d’études caribéennes en partenariat avec plusieurs universités de la Caraïbe et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Toutes ces activités sont documentées dans une synthèse publiée à l’occasion des 25 ans de l’UniQ. Soucieux de l’ouverture de l’Université Quisqueya aux langues et cultures des pays asiatiques, Jacky Lumarque signe un accord de partenariat avec le Représentant Résident du Bureau de Développement Commercial de la République Populaire de Chine en Haïti pour la mise en place de cours de mandarin et un enseignement de la culture chinoise.

Il innove aussi en créant un Centre de Conservation de Biens Culturels (CCC), avec le soutien de la prestigieuse Smithsonian Institution, avec ses propres fonds et ceux de la Fondation Ben Stiller à parité. L'action de ce Centre inauguré en juin 2015 couvre un domaine nouveau dans l’enseignement universitaire haïtien. Elle apporte une dimension nouvelle au campus de l’UniQ par la mise en relation qu'elle implique avec la communauté des créateurs, des artistes, des collectionneurs, des institutions publiques et des galeristes. Porteur d'une nouvelle dynamique, le CCC est un lieu de formation et de recherche, mais aussi un espace d’échanges, d’expositions, de débats d’idées sur la place de la culture dans le développement économique et social d'Haïti. Enfin, c'est une structure de prestation de services: restauration d’œuvres d’art, entretien de collections, formation, accompagnement de projets de développement touristique ayant une composante culturelle importante, soutien aux musées, montage d’expositions, etc. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’action du Recteur qui, fin 2009, avait pris l’initiative d’organiser, en partenariat avec la Banque de la République d’Haïti (BRH), à l’Université Quisqueya, dans les locaux de l’ancienne habitation du Président Magloire, une exposition consacrée au jeune peintre hors normes Jean-Michel Basquiat, d’origine haïtienne, la seule qui ait eu lieu en Haïti.

Convaincu de la nécessité de créer et de développer une capacité forte de recherche et d’innovation pour le pays, Jacky Lumarque a mis en place à l’UniQ, avec l’aide de ses collaborateurs, en particulier Evens Emmanuel, tous les instruments institutionnels nécessaires : Conseil de la recherche et de l’innovation, statuts du chercheur, statuts des laboratoires ou centres de recherche, création de divers laboratoires de recherche.

Aujourd’hui, l’Université Quisqueya occupe une place de leader dans le pays en matière de recherche. Elle fait partie du Collège Doctoral d’Haïti qu’elle a créé en 2011 avec l’Université d’État d’Haïti (UEH). En son sein existent 9 laboratoires, centres ou équipes de recherche : le Laboratoire de recherche sur les zoonoses et intoxications alimentaires (LAREZIA), l’Équipe de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales (EREMIT), le Laboratoire de la qualité de l’eau et de l’environnement (LAQUE), le Centre haïtien d’innovation sur les biotechnologies et l’agriculture soutenable (CHIBAS), rattaché à l’UniQ, le Centre d’études et de recherche en éducation (CERED), le Centre de recherche en gestion et économie du développement (CReGED), le Centre de recherche et d’appui aux politiques urbaines (CRAPU), l’Équipe de recherche sur les changements climatiques (ERC2), le Laboratoire de BioÉnergie (LBÉ). 

L’objectif est de mener des activités de recherche au plus haut niveau, en répondant aux sollicitations des acteurs économiques, en multipliant les coopérations internationales, en privilégiant l’approche programme, multipartenaires, avec des budgets conséquents, plutôt que les petits projets. Il s’agit de s’attaquer aux problèmes cruciaux que connaît le pays, tant au niveau des politiques publiques qu’à celui du développement économique et social. D’où le besoin de constituer une capacité de recherche forte préposée à la production d’études et de travaux orientés vers la compréhension des phénomènes économiques et sociaux dans une société en quête de transformation profonde.

Fonctions et titres

  • Ancien Président du Haut Conseil de l’Université Quisqueya de 2001 à 2006.
  • Recteur a.i. de l’Université Quisqueya en 2006, puis Recteur depuis 2007 jusqu’à aujourd’hui. 
  • Président de la Conférence Régionale des Recteurs, Présidents et Directeurs d’institutions universitaires de la Caraïbe (CORPUCA), de septembre 2011 à octobre 2019, puis Vice-Président jusqu’à aujourd’hui.
  • Membre admis à l’unanimité dans le think tank américain « Inter-American-Dialogue » le 14 décembre 2020. Jacky Lumarque rejoint un groupe restreint d’anciens Chefs d’État, de leaders issus des secteurs publics et privés des Etats-Unis, du Canada, d’Espagne et de 24 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, ayant tous en commun un engagement en faveur de la gouvernance démocratique, la prospérité et l’équité sociale dans les Amériques.
  • Président du Consortium interuniversitaire pour la refondation du système éducatif haïtien (CIRSÉH), un consortium formé de huit universités canadiennes et de dix institutions d’enseignement supérieur haïtiennes, de 2010 à 2015.
  • Vice-Président du Conseil d’administration de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), un réseau de plus de 1000 universités partiellement ou entièrement francophones, réparties sur plus de  100 pays, de 2013 à 2017.
  • Membre du Conseil d’administration de l’Institut International de l’UNESCO pour l’enseignement supérieur en Amérique Latine et dans la Caraïbe (IESALC), de 2010 à 2013. 
  • Membre du Conseil d’orientation de l’Agence inter-établissements de recherche pour le développement (AIRD, France), de 2011 à 2014. 
  • Membre du Conseil d’administration de l’ONG internationale Aide et Action, depuis 2011 jusqu’à maintenant.
  • Co-fondateur et Vice-Président de la Société Audubon, Haïti, depuis sa création en 2003.
  • Président-fondateur de l’Association FIDEL (Foyer d’Initiatives pour le Développement Local) en 1996.
  • Ancien membre de la National Council of Teachers of Mathematics (NCTM), USA.
  • Ancien membre de l’Association American Statistical Association (ASA).
  • Président de l’Association Kyokushinkai d’Haïti (AKYDHA) depuis 2010.
  • Président de la Fédération Haïtienne des Échecs, depuis le 31 janvier 2021

Engagement social et citoyen

En 2015, candidat aux élections présidentielles sous la plateforme du Président Préval VÉRITÉ, Jacky Lumarque est illégalement écarté de la course et maintenu en dehors des compétitions électorales en dépit d'un jugement du Bureau du contentieux électoral ordonnant sa réintégration.

En 2017, Jacky Lumarque fonde “An nou trase yon nouvo chimen pou Ayiti”, une initiative citoyenne visant à démarrer un processus consultatif et collaboratif, impliquant en première ligne les sections communales, la plus petite division administrative du pays,  afin de doter la société civile haïtienne d’une triple capacité de mobilisation, d’action et de proposition dans la mise à l’agenda, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques rationnelles et adaptées.

En 2019, il continue sur cette lancée pour une émancipation sociale et économique inclusive, révolutionnaire dans sa méthodologie, en mettant sur pied Fòs Jenès qui a vocation à constituer un réseau structuré et organisé de la jeunesse haïtienne, aujourd’hui oubliée des politiques publiques,  en vue de favoriser son épanouissement à travers la construction de son propre agenda.

Quasiment simultanément, il met en place Fòs Peyizan qui, comme son nom l’indique, cherche à renforcer le milieu rural, historiquement resté en dehors des préoccupations nationales,  en créant les conditions favorables pour encourager et organiser l’entrepreneuriat agricole (formations entrepreneuriales, centres d’approvisionnement, crédit via des coopératives de développement, etc.) dans le but d’améliorer les conditions de vie dans les zones rurales par la création de richesse.

Le dénominateur commun de tous ces mouvements est d’amener les citoyens à se donner les moyens de prendre leur destin en main. Il s’agit, ici, d’une véritable rupture avec la logique de charité et d’assistanat trop souvent adoptée dans les programmes d’aide à Haïti.

Des initiatives comme celles qui suivent s’inscrivent directement dans cette volonté constante qui est la sienne de plaider et d'œuvrer pour un développement inclusif et durable dans le pays.

Dès 1988, Jacky Lumarque était intervenu dans le domaine du développement local  en créant par exemple le Centre Éducatif  de Fonds Jean Noël, première école rurale du pays à être dotée d’un site internet et d’un laboratoire d’informatique et à expérimenter le modèle de gouvernance impliquant l’Association des Parents d’Élèves, modèle généralisé par le Ministère de l’Éducation après évaluation par deux consultants de la Banque Mondiale et de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI) Pour lui, le développement doit être celui du territoire tout entier et non pas seulement le fait de la « République de Port-au-Prince ». Pas une semaine ne s’écoule sans qu’il ne se rende à cette époque à Jacmel et Fonds Jean Noël. Il parvient à intéresser au projet  des sociétés comme Foodmax, Rhum Barbancourt, les Éditions Deschamps. Josette et Jean-Claude Bruffaerts, qui ont créé l’Association Haïti Futur à Paris, le rejoignent dans cette cause. 

Jacky Lumarque fonde aussi à ce moment-là l’Association FIDEL (Foyer d’Initiatives pour le Développement Local) en réunissant d’éminents hommes d’affaires de Port-au-Prince et des paysans de Fonds Jean Noël et de Seguin. Au titre des réalisations de FIDEL, on peut mentionner la construction de la nouvelle École Nationale de Seguin; la mise en place, en partenariat avec le Centre canadien de coopération internationale (CECI) de coopératives de commercialisation et de programmes de crédit pour les femmes ; la construction de citernes communautaires et la mise en place de banques d’intrants et d’outils agricoles ; l’établissement d’un dispositif communautaire de reboisement et de protection du Parc La Visite; l’introduction de programmes de créativité artistique (avec l’aide du peintre Tiga), de programmes d’alphabétisation et de formation en MST pour les parents d’élèves, de programmes de formation professionnelle de courte durée pour les jeunes non scolarisés (maçonnerie, électricité, informatique), de clubs de danse et de sport (karaté) pour les jeunes; l’aide à la création de micro-entreprises : crédit, plans d’affaires et accès au marché.

Plus récemment en 2019, alors que le pays est en proie à des troubles sociaux et politiques graves, perturbant sévèrement le calendrier scolaire notamment dans les milieux défavorisés, Jacky Lumarque, en tant que Recteur de l’Université Quisqueya, permet à des élèves du lycée de La Saline, l’un des quartiers les plus pauvres de la zone métropolitaine de bénéficier d’un soutien scolaire intensif à l’Université afin de maximiser leur chance de réussir les épreuves, à l’époque, imminentes  du baccalauréat. L’objectif est atteint, contre toute attente, à plus de 70% et les plus méritants d’entre eux profitent actuellement d’une bourse pour faire des études à l’UniQ.

Le nouveau-né, le Think Tank Haiti (TTH), en partenariat avec Inter American Dialogue (IAD) dont Jacky Lumarque est membre,  ambitionne de monter un réseau non partisan de recherche et de communication sur les politiques publiques, composé d'éminents universitaires et analystes politiques haïtiens. Les chercheurs et intellectuels adhérant au TTH proviennent principalement d'Haïti et de la diaspora haïtienne et seront rejoints ultérieurement par d'autres experts reconnus. Le TTH s’emploiera à répondre à un besoin pressant en Haïti de créer une capacité compétente et durable pour identifier, analyser et diffuser des réponses pratiques aux nombreux défis critiques auxquels la nation haïtienne profondément troublée est aujourd’hui confrontée.

Publications

  • Dictionnaire Encyclopédique d’Haïti, Port-au-Prince, PressUniQ, (co-direction avec Guy Maximilien), ouvrage à paraître.
  • Haïti et le Covid-19. Des outils pour comprendre et agir, Ouvrage collectif sous la direction de Jacky Lumarque. Port-au-Prince, PressUniQ (pdf), juillet 2020, 325 p.
  • Préface de l’ouvrage: Professionnalisation, innovation et apprentissage en Haïti: Leviers de développement, par Pascal Lafont, Marcel Pariat, Pierre Eddy Cezar. Paris, L’Harmattan, 2019, 400 p.
  • Actes des Assises Nationales sur la qualité de l’Éducation en Haïti. Ouvrage collectif, sous la direction de Jacky Lumarque. Port-au-Prince, Print It, février 2016, 436 p.
  • « Experiencias de doble titulación en Máster »,  in : Lafont, P. & Orozco, C., Red internacional de educación, formación y desarrollo : una experiencia exitosa de coordinación y cooperación universitaria. Baranquilla, Universidad del Norte, 2015, p. 103-126.
  • «  Mise en place d’un cadre national de qualification et implantation d’un dispositif de validation des acquis de l’expérience en Haïti », in : Institutionnalisation et internationalisation des dispositifs de reconnaissance et de validation des acquis de l’expérience, vecteur de renouvellement des relations entre univers de formation et de travail? Paris, Éditions Publibook, 2014, p. 189-208.
  • « La universidad haitiana, un sistema a (re)construir », in : GLOBAL (Revue de FONGLODE), Le savoir en partage. Santo Domingo, 2012. 15p.
  • Penser l’État, penser l’Université (Séisme et gouvernance universitaire en Haïti). Gouvernance publique et gouvernance universitaire, quelle articulation ? Paris, Éditions Publibook. 2011, p. 220-240.
  • Postface de l’ouvrage collectif: Construction d’une Haïti nouvelle (GRAHN), Port-au-Prince, Éditions de l’Université d’État d’Haïti, 2011.
  • Pour un Pacte National sur l’Éducation en Haïti. Rapport au Président de la République. Sous la direction de Jacky Lumarque. Port-au-Prince, Print It, août 2010, 322 p.
  • « Le rôle du secteur privé dans l’éducation en Haïti », in : The Role of the Private Sector in improving  educational outcomes in Haiti. Conference Report, Feb.3-4. Fondation Canadienne pour les Amériques (FOCAL). Carter Center. Atlanta, 2007. 21p.
  • Éducation et transition démocratique, chapitre de l’ouvrage collectif Les transitions démocratiques, sous la direction de Laënnec Hurbon, Paris, Éditions Soros, 1996.
  • Le secteur informel dans l’économie haïtienne, in: Revue franco-haïtienne Conjonction, Port-au-Prince, 1994.
  • Une expérience de formation par la didactique-action. Chapitre de l’ouvrage collectif : Didactique des mathématiques. Le dire et le faire, sous la direction d’Alain Bouvier. Paris, CEDIC-Nathan, octobre 1986.
  • Calcul des probabilités (manuel de cours). Port-au-Prince, École Normale Supérieure, novembre 1983.

Langues parlées

  • Créole: langue maternelle
  • Français: langue maternelle
  • Anglais: couramment
  • Espagnol: couramment
  • Hébreu: Lecture
  • Portugais: bon niveau de compréhension et d’expression
  • Russe: lecture, écriture, compréhension moyenne

Voyages internationaux, séjours d'études (pays par ordre alphabétique)

  • Allemagne, coopération universités-entreprises
  • Andorre
  • Angleterre, coopération universitaire
  • Arabie Saoudite, mission d’évaluation pour évaluer la demande d’adhésion de ce pays à l’OIF
  • Belgique, coopération universitaire
  • Belize, mission commerciale mixte publique/privée
  • Bénin, coopération universitaire
  • Brésil, coopération en formation professionnelle, voyages d’études
  • Canada, colloques, conférences, coopération universitaire
  • Chili, mission commerciale mixte public/privé
  • Colombie, coopération en formation professionnelle, colloques universitaires
  • Costa Rica, coopération universitaire, séminaires en formation professionnelle
  • Corée du Sud, colloques, coopération en formation professionnelle
  • Cuba, missions en formation professionnelle et plusieurs séjours dans le cadre de la CORPUCA
  • El Salvador, mission commerciale mixte publique/privée, suivi de projets
  • Equateur, coopération en formation professionnelle
  • Espagne, coopération en formation professionnelle
  • Etats-Unis, nombreux séjours, voyage d’études, coopération universitaire
  • Finlande, coopération en éducation
  • France, nombreux séjours (études et missions scientifiques)
  • Honduras, mission commerciale mixte publique/privée, coopération en formation professionnelle
  • Hong Kong, voyage d’étude
  • Inde, colloques universitaires, suivi de projets d’Aide et Action
  • Irlande, coopération universitaire
  • Italie, séminaires, coopération en formation professionnelle
  • Jamaïque, mission commerciale mixte public/privé, coopération universitaire, coopération en formation professionnelle
  • Japon, voyages d’études (systèmes de formation dans les entreprises japonaises), mission de coopération, colloques et conférences. En 1989 puis, en 2014 (mission conjointe avec la BID) et en 2016 à l’invitation du Gouvernement japonais.
  • Luxembourg, coopération universitaire
  • Maroc, coopération universitaire
  • Mauritanie, colloque sur l’enseignement des mathématiques
  • Mexique, coopération universitaire, colloques et conférences
  • Monaco
  • Panama, coopération universitaire, colloques
  • Pays-Bas
  • Pérou, coopération avec l’Institut Liberté et Démocratie (Formalisation des actifs informels)
  • Qatar, coopération universitaire, innovation éducative
  • République de Chine (Taïwan), mission commerciale mixte publique/privée, séminaires de formation
  • République Dominicaine, nombreux échanges universitaires dans le cadre de la CORPUCA
  • République Populaire de Chine, coopération universitaire, colloques
  • Rwanda, voyage d’études sur la gouvernance du secteur de la santé
  • Sénégal, coopération universitaire, visites de projets d’Aide et Action
  • Suisse, coopération universitaire, réunions du CA de l’ONG internationale Aide et Action
  • Surinam
  • Tchad, mission de consultation en formation professionnelle
  • Uruguay, missions en formation professionnelle
  • Venezuela, coopération universitaire (IESALC/UNESCO), missions en formation professionnelle et en enseignement supérieur

 

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