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Les Diagnostics sur les thématiques :  COMMERCE  |  MIGRATION  |  EDUCATION  |  ENVIRONNEMENT

Le Rapport sur les Recommandations de Politiques Publiques

Les Bulletins d'information

Différents types de publications numériques et sur papier ont été produites :

  • Les rapports diagnostics destinés aux acteurs-clés : CMB, Gouvernements, Corps professionnels et patronaux, Union européenne, associations,

  • Les rapports thématiques issus du rapport diagnostic mais à discuter et à actualiser à partir de rencontres avec les acteurs concernés ;

  • Des bulletins d’informations en continu sur les activités du Consortium, leurs actions sur le terrain et celles de leurs partenaires touchant à la question des relations entre les deux pays,

  • Des recommandations précises à l’intention, en particulier, de la Commission mixte binationale.

 

Les Diagnostics sur les thématiques

 

COMMERCE

Si en 1960, les deux pays occupant l'île d'Haïti (ou Hispaniola) affichaient des niveaux de développement comparables, force est de constater que, de nos jours, le contraste est frappant. Ce déséquilibre, qui place l’activité commerciale de l’économie haïtienne en net désavantage, se lit à différents niveaux:

  • Le PIB (produit intérieur brut), s'élève, selon les données de la Banque Mondiale (2015), à 8.76 milliards USD en Haïti, contre 68.1 milliards USD en République Dominicaine, soit 8 fois plus, pour une population de taille comparable  (un peu plus de 10 millions d'habitants de part et d'autre).

  • A la même période (2015), le poids d'Haïti dans le commerce de l'île avec le reste du monde (Importations + Exportations), s'établit à seulement 11%, représentant 3.4 milliards USD sur un total de 30 milliards USD. Avec, en plus, une offre d'exportation rapportant 785 millions USD contre 9 milliards pour la République Dominicaine.

  • 1/3 des produits importés par Haïti, de l'extérieur, proviennent de la République Dominicaine, et au cours de l’année 2015, Haïti a acheté des produits de la république voisine, évalués à 1 milliard USD, alors que les chiffres d’exportation étaient de 51 mille USD.

Cet écart qui s’agrandit de jour en jour dans le commerce entre les deux pays et que deux ondes de choc importantes ont contribué à augmenter; à savoir, l’embargo de 1992-1994 et le tremblement de terre du 12 janvier 2010, n’est, au fond, que la conséquence du différentiel de potentiel et de capacités entre les structures productives des deux pays. La production haïtienne est incapable de satisfaire la demande interne et les producteurs dominicains capitalisent, de plus en plus, sur cette faiblesse.

En résumé, selon les données officielles, ces dernières années, alors que l’économie dominicaine est considérée comme l’une des plus dynamiques de la région latino-américaine, Haïti, quant à elle, affiche le développement économique le plus bas du continent, malgré un taux de croissance positif.

Il est donc devenu vital de poser la problématique des relations commerciales, entre les deux pays, et de discuter des thèmes sensibles, sans animosité, ceci,  pour le bien-être économique, social et politique de l’île entière.

C'est  exactement ce que l'OBMEC, s'est proposé de faire en choisissant la thématique du Commerce bilatéral, comme un de ses axes de recherche.

PDF - Diagnostic sur le COMMERCE

 

 

MIGRATION

On parle de plus d'un siècle de flux migratoires entre les deux pays qui occupent l'île d'Haïti (ou Hispaniola). Cette migration, au cœur des relations de ces deux pays, est souvent à la base de tensions les opposant. La dernière en date et non des moindres, remonte à 2015, année pendant laquelle la République Dominicaine a commencé à appliquer sa politique de déportation et de rapatriement de personnes vers Haïti ; en application de l’arrêt 168-13 du 23 septembre 2013 de la Cour constitutionnelle dominicaine qui a estimé que les enfants nés à partir de 1929, dans le pays, de parents étrangers en situation irrégulière, n’avaient jamais eu vocation à recevoir la nationalité dominicaine, provoquant également une crise des droits humains.

Un siècle de migration, si l'on considère, le début de l'occupation américaine en 1915 et 1916 respectivement, en Haïti et en République dominicaine, comme élément déclencheur.

En Haïti, cette occupation a renforcé la centralisation de l'éducation et du pouvoir administratif, et s'en est suivi l'expropriation forcée des terres productives, provoquant un exode rural vers les grandes villes ainsi que vers la République dominicaine et Cuba (aussi occupé par les forces américaines). Cette appropriation des terres, effectuée par la répression, était accompagnée du recrutement de main d’œuvre haïtienne par les plantations de sucre américaines en République dominicaine, soutenu par l’Etat haïtien qui en tirait un certain revenu. Après le départ des occupants, les haïtiens restent et demeurent une main-d’œuvre sûre et exploitable pour les Dominicains. Avec la nationalisation de l’industrie sucrière en 1952, le président Trujillo formalise l’embauche de travailleurs migrants haïtiens en signant la convention « Convenio », avec l'Etat haïtien, valable jusqu'à la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986.

A cette migration "organisée", s'est ajoutée une migration illégale d'haïtiens qui fuyaient les difficultés croissantes liées à la dégradation des conditions de vie, à l'instabilité politique, et cela était sans compter avec le tremblement de terre qui a terriblement frappé Haïti en janvier 2010.

De nos jours, les disparités qui existent entre Haïti et la République dominicaine, notamment, sur les plans de l'éducation, de l'environnement et du commerce, ont des effets inévitables sur la migration; et ce n’est pas un hasard que le problème de la migration reste l’un des plus difficiles à résoudre dans les relations entre les deux pays. Ce n’est plus un problème conjoncturel. Car, par delà, et au cœur même de la « question binationale », s’implante la « question frontalière » qui prend sa forme et son contenu dans ce puissant « bassin de vie » qu’est la frange frontalière s’étalant sur quelques 11,600 km2 et où vivent environ 1 million d’habitants qui se partagent 391 km2 de frontière. Cette population partage de façon inégale des zones agropastorales, des zones de plaines et d’agriculture, des zones de pêche et de production de sel, un commerce transfrontalier très asymétrique. En Haïti, 600 mille habitants répartis sur seize communes des départements du Nord-est, du Centre, de l’Ouest et du Sud-Est vivent sur une superficie de 3,548 km2 équivalent à 12% du territoire haïtien. Dans le cas de la République Dominicaine, les 5 provinces limitrophes (Dajabón, Monte Cristi, Independencia, Elias Piña, Pedernales), connues pour être les plus pauvres du pays représentent 17% du territoire et comptent environ 300 mille habitants.

C’est dire que la dynamique des relations entre les deux pays obéit à des courants de fond. Deux facteurs vont peser durablement sur la qualité des rapports entre les deux nations si des politiques publiques informées, nouvelles, audacieuses, de part et d’autre, ne s’adressent pas à ces questions d’une manière frontale et radicale :

1/ la condition étudiante haïtienne qui culbute de l’autre côté de la frontière des milliers d’étudiants,  

2/ la « condition nationale », c’est-à-dire la condition d’un pays qui bascule de l’autre côté un nombre inconnu et, pour le  moment, inconnaissable de pauvres travailleurs et chômeurs.

PDF - Diagnostic sur la MIGRATION

 

 

EDUCATION

Le rôle déterminant de la formation et de l’éducation dans le processus de développement fait l’objet d’un consensus de la communauté internationale. Depuis la conférence d’Addis Abéba (1961) jusqu’au Forum de Dakar (2000) ainsi qu'aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et l'Après-2015 (OMD) dont l'objectif numéro 2 est d'assurer l'éducation primaire pour tous, cette éducation pour tous est affirmée comme une priorité (UNESCO BREDA, 2005).

D'autant plus que les chercheurs en économie sont de plus en plus nombreux à attester que le capital humain, moteur de croissance économique à long terme et de création de richesse, doit se développer au moyen de l'éducation et de la formation.

Qu'en est-il de la situation en Haïti et en République dominicaine dans ce domaine?

Haïti dispose d'une population relativement jeune avec plus de 6 millions d'habitants qui ont 18 ans et plus. Il s'agit d'un vivier important sur lequel le pays peut compter pour lancer de grands projets de construction et de développement. Malheureusement, à peu près le quart de la population en âge scolaire est privé des opportunités de fréquenter l’école, et le niveau d’investissement public en éducation reste encore inférieur à 2% du PIB.

Ce chiffre montre bien que l'éducation ne constitue pas un pôle prioritaire dans la budget du pays, pourtant, si l'on se réfère aux différentes constitutions haïtiennes depuis l'indépendance, elles reconnaissent toutes le droit à l'école gratuite; la dernière de 1987, modifiée en 2012, met en plus l'accent sur l'éducation pour tous.

Les tentatives récentes de l'Etat haïtien pour permettre de scolariser un plus grand nombre d'enfants, à travers le plan d'Education Pour Tous (EPT) en 2007, le lancement du Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire (PSUGO) en 2011 et la conversion de plus de 500 écoles communautaires en écoles nationales à travers le Programme de Nationalisation des Écoles Communautaires (PRONEC) en 2013, ont montré leurs limites dans un système déjà très fragilisé. Résultat des faits, les jeunes étudiants haïtiens s'expatrient en grand nombre, dès qu'ils en ont la possibilité et souvent de l’autre côté de la frontière, afin de poursuivre le rêve d’une formation universitaire qualifiante, leur permettant d'entrer confiants sur le marché du travail. Le tremblement de terre de 2010 a accentué ce processus et en 2013, on comptait 44.310 élèves haïtiens dans les écoles dominicaines, selon les chiffres fournis par le département de la planification du ministère de l’éducation de la République dominicaine.

En effet, le système éducatif de la République voisine fonctionne bien mieux. Le taux de fréquentation scolaire atteint 95%. Pourtant, pendant les décennies qui ont suivi la fin de la dictature de Trujillo (1961), l'éducation a subi les conséquences institutionnelles et pédagogiques d'un investissement extrêmement bas, ne dépassant pas les 2% du PIB national, à savoir une détérioration profonde de la qualité de l'apprentissages des étudiants, une dégradation de la qualité de vie et de travail des enseignants, impactant les conditions dans tous les secteurs de la vie civique et productive du pays. C'est à partir de 1997 que la tendance s'est inversée, suite à une large mobilisation de la société civile et du monde éducatif, et avec la promulgation de la Loi Générale d'Éducation 66-97, dont l'un des articles impose à l'état d'investir dans l'éducation, au minimum, le montant le plus élevé entre 16% de la dépense publique et 4% du PIB estimé pour l'exercice en cours. Et c'est seulement en 2013, que l'Etat dominicain réussit, pour la première fois, à respecter ce mandat légal de 4% d'investissement dans le système éducatif national.

Les deux systèmes éducatifs bien que différents, ont beaucoup de points communs, du fait des nombreuses interactions qui existent entre les deux pays. L'OBMEC se propose, justement, d'analyser les points forts et les faiblesses de chacun des systèmes, ainsi que leurs relations,  afin :

  • de générer des compétences, des connaissances, des synergies et des alliances stratégiques entre les deux systèmes d'enseignement, pour aider à renforcer les capacités de coopération entre Haïti et la République dominicaine,

  • de motiver le dialogue et l'analyse, pour une meilleure compréhension des relations qui favorisent la coexistence harmonieuse, la tolérance et le respect mutuel,

  • d'identifier les axes de coopération entre les autorités en charge des systèmes éducatifs des deux pays, avec l'objectif de renforcer et de promouvoir les relations interculturelles.

PDF - Diagnostic sur l'EDUCATION 

 

 

ENVIRONNEMENT

En matière d'environnement, Haïti et la République Dominicaine doivent parler d'une même voix car c'est l'île entière qui fait face à de graves problèmes; à savoir, la pollution, l'érosion des sols, le stress hydrique, la déforestation, la disparition des récifs coralliens, pour ne citer que ceux-ci, et sans oublier les catastrophes naturelles auxquelles les deux pays sont régulièrement exposés.

Cependant la situation environnementale actuelle d'Haïti, est bien plus alarmante que celle de la République dominicaine.

En ce sens, Haïti est en proie à une crise chronique, qui s’est intensifiée au cours des 50 dernières années. La dégradation systématique de son environnement, en fait un facteur d'insécurité alimentaire, de pauvreté rurale, de risques de propagation de maladies, d'inondations, etc. (GEO, 2010). Par exemple, au cours des 6 derniers siècles, la couverture forestière d'Haïti a considérablement diminué, passant de 85% du territoire, au XVe siècle, à seulement 3.6% aujourd’hui. La déforestation massive et continue, sur une longue période, laisse donc le pays avec une surface forestière quasi-nulle.

De l'autre côté, la situation environnementale est bien meilleure. Selon les experts, la couverture forestière  de la République dominicaine est passée d’environ 75% du territoire en 1922,  à 12 % au début des années 80.

Mais, alors qu'en Haïti, les politiques publiques, ainsi que les ressources mobilisées pour contrer ces problèmes ne semblent pas être au rendez-vous, en République dominicaine, l'application plutôt efficace de la loi, la mise en œuvre de programmes de reboisement ( ou reforestation) à grande échelle (plan Quisqueya Verde) et la sensibilisation accrue de la population, notamment, aux dégâts causés par le commerce du charbon de bois, a permis d'augmenter la couverture forestière à 40% du territoire, dans les années 2000. (Instituto de Recursos Mundiales, 2003; FAO, 2010).

Un constat est certain, il est impossible de développer l'économie d’Haïti, sans prendre en compte les conditions actuelles des ressources naturelles et de l'environnement. De plus, Haïti et la République Dominicaine, partageant le même écosystème, les problèmes de l'un, ont un impact important sur l'autre partie: on parle d'un environnement commun.

La décision d'une gestion plus harmonisée, en particulier, des ressources environnementales communes aux 2 parties de l'île, a entraîné la création, en 1996, d'une Commission Mixte Bilatérale (CMB) par les Présidents Préval (Haïti) et Balaguer (République Dominicaine), comme étant un outil de renforcement du dialogue binational et d’amélioration de la coopération entre les 2 pays, malgré les difficultés diverses qui tendent à entraver son action.

Dans la même mouvance, l'OBMEC s'est proposé de mettre en œuvre, entre autres, un Comité thématique sur l'Environnement, chargé de récolter des données de base dans le domaine, au niveau binational, puis de réaliser un diagnostic de la problématique environnementale commune aux 2 pays, particulièrement au niveau de la bande transfrontalière, une sorte de troisième pays, présentant à la fois des caractéristiques spécifiques intéressantes et permettant un constat général de la situation environnementale de l'île, de part l'intensité des flux divers et environnementaux, la disponibilité des données, le volume des échanges de tous genres.

Les éléments d'analyses qui sous-tendent ce constat et les recommandations qui en découlent serviront à l'élaboration des feuilles de routes de programmes et projets communs de préservation de l'environnement et de développement durable des 2 pays.

PDF - Diagnostic sur l'ENVIRONNEMENT

 

 

Le Rapport sur les Recommandations de Politiques Publiques

PDF - Rapport final sur les RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES PUBLIQUES

 

 

Le Bulletin d'information

PDF - Bulletin d'information de l'OBMEC

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