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L’enfer des femmes haïtiennes ! Qui s’en préoccupe ? L’Université Quisqueya mobilise son expertise.
Port-au-Prince, le 17 décembre 2024
Qu’elles soient jeunes ou pas, célibataires ou pas, mères ou pas, qu’elles travaillent ou pas, les femmes, dans les quartiers difficiles de la région métropolitaine de Port-au-Prince, sont les premières victimes de la « gangstérisation » de la capitale. Malgré leur calvaire quotidien, elles font preuve de résilience et n’ont pas cessé, pour autant, d’être le « Poto mitan » de la famille ni de peser dans la survie économique du pays.
L’Université Quisqueya, fidèle à sa ligne de conduite et guidée par son sens de responsabilité vis-à-vis de la société, n’est pas restée indifférente à leur sort. Elle a accueilli sur son campus, du 6 novembre au 3 décembre dernier, une centaine de femmes, leaders de leur communauté pour la plupart, qui, du fait de leurs lieux d’habitation, à savoir les zones de Bel-Air et de Carrefour-Feuille, subissent d’une manière ou d’une autre les attaques des bandes armées.
Pour ce faire, l’université a sollicité des psychothérapeutes, des spécialistes en résolution de conflits, des animateurs/humoristes, des chercheurs, afin, dans un premier temps, d’accompagner ces femmes pour qu’elles puissent mieux s’en sortir dans un environnement hostile. Il ne s’agit pas de leur faire la leçon ou de se contenter de leur servir un repas, mais de surtout leur offrir un espace où elles peuvent extérioriser leur détresse, mettre des mots sur ce qu’elles endurent, un espace où elles sont écoutées attentivement sans être jugées, où elles reçoivent du réconfort, des conseils avisés sur des stratégies de défense, de survie et de maîtrise de soi et des astuces sur la gestion du stress, à travers des séances de psychothérapie corporelle.
Le grand message de ces séances, c’est de leur dire « vous n’êtes pas seules ». Loin de les infantiliser et de les traiter comme des assistées, l’objectif, ici, est de leur permettre de tenir bon, de guérir de leurs blessures, de rester debout, de se reconstruire dans la dignité et de s’armer pour, à leur tour, être des agents de paix et de résolution de conflits capables d’aider les membres de leurs communautés à se renforcer.
Dans un deuxième temps, les rencontres alternant formations théoriques, mises en situation et jeux de rôles, ont permis de doter ces femmes leaders, de compétences pour mener des séances de sensibilisation à la paix auprès des jeunes dans les écoles de leurs quartiers.
Pour clôturer cette première phase du projet, une Cérémonie de remise de certificats se tiendra ce vendredi 20 décembre 2024 de 9h30 am à 12h pm à l’Université Quisqueya.
Ce projet intitulé « Promotion de dialogues sociaux communautaires menés par les femmes et d’initiatives locales de prévention des conflits dans les quartiers vulnérables de Port-au-Prince » est une initiative de l’Université Quisqueya avec le financement du PNUD et du BINUH.
Contact presse : Gaëlle C-Jasmin