|
L’Université Quisqueya condamne le meurtre dont se sont rendus coupables des agents de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) contre l’étudiant Grégory Saint-Hilaire tué froidement par balles dans l’enceinte de l’École Normale Supérieure (ENS), dans la soirée du vendredi 2 octobre.
Grégory n’était pas un dangereux terroriste et ne présentait aucune menace pour le Palais National. Comment une telle unité dont la charge est d’assurer la sécurité du Palais National peut-elle se mettre en situation de commettre un acte aussi délibéré et lâche à la fois contre un étudiant et contre une institution d’enseignement supérieur qui compte parmi les meilleures et les plus respectables du pays. La Police Nationale et les autorités du pays seraient-elles, comme l’a déclaré Grégory avant sa mort. « épistémophobes », en guerre donc contre la connaissance et l’intelligence ?
On ne saurait tolérer que l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince puisse être ainsi traitée comme un bastion de dangereux contestataires et comme une boîte de cours vouée à la destruction. Outre le fait qu’elle a contribué à former les élites de ce pays depuis 1947, l’ENS bénéficie non seulement de la confiance et du partenariat pédagogique et scientifique d’universités étrangères dans plusieurs disciplines, mais aussi du soutien d’Ambassades et d’agences de coopération qu’on ne saurait suspecter d’irresponsabilité ou de légèreté. Comment se fait-il que de graves violences aient été exercées contre l’institution, de manière répétée, le 20 novembre 2019, le 13 mars 2020, le 2 octobre au soir, puis le 3 octobre au matin, jour où la bibliothèque de l’ENS a pris subitement feu, alors que le corps de Grégory gisait encore dans les locaux de l’École ?
Le Rectorat de l’Université Quisqueya profondément affecté par ces faits présente à la famille, aux amis et aux camarades de promotion de Grégory Saint-Hilaire ses très sincères condoléances et exprime sa solidarité avec le Conseil de direction de l’École Normale Supérieure. Il considère ce qui s’est passé comme un drame humain et politique gravissime et demande que les auteurs d’un tel crime soient remis à la justice.
Jacky Lumarque
Recteur de l’Université Quisqueya