Contexte

Les différents rapports successifs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ont montré que le changement climatique est une réalité incontestable, qu'il est largement causé par les activités humaines et qu'il a des impacts profonds et généralisés sur notre planète (GIEC, 2007 ; 2014 ; 2021). Le changement climatique est sans équivoque et concerne toutes les régions du monde.

Au cours des dernières décennies, Haïti a connu une grande variabilité climatique avec une tendance vers une diminution de précipitations et des conditions progressivement plus sèches (Noncent et al. 2023). Il a connu des changements radicaux dans la saisonnalité des précipitations, la fréquence et l'intensité des ouragans et des tempêtes tropicales, ce qui a conduit à des inondations qui sont un enjeu récurrent et affectent un nombre important de personnes (World Bank Group, 2021). De fait, en raison de plusieurs facteurs dont sa géographie, sa topographie et la dégradation de l’environnement, Haïti est l’un des états insulaires les plus vulnérables face aux événements climatiques extrêmes. A la vulnérabilité climatique, s’ajoute l’instabilité politique et économique. En effet, le pays souffre dans sa plus grande majorité, du sous-développement et de la pauvreté dépendamment de nombreux facteurs socio-économiques, politiques et environnementaux (Diamond, 2004).

Haïti est confronté à des défis considérables en matière d'adaptation aux changements climatiques et de renforcement de sa résilience aux événements climatiques extrêmes. Ces derniers affectent la productivité de l’agriculture et la situation de sécurité alimentaire, la disponibilité des ressources en eau, la dégradation des écosystèmes marins et côtiers, l’augmentation des besoins énergétiques, l’accroissement des risques pour la santé humaine.

Depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015, la communauté internationale s'est engagée à prendre des mesures concertées pour lutter contre le changement climatique. À l'approche de la 30eme Conférence des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les attentes et les enjeux sont élevés. Cette conférence comme toutes les autres représente une opportunité pour les nations du monde entier de renforcer leurs engagements envers la lutte contre le changement climatique et de concrétiser les objectifs fixés. Elle offre une occasion unique de renforcer la coopération internationale, de catalyser des actions ambitieuses et de concrétiser les engagements en faveur d'un avenir plus durable et résilient pour tous.  Le positionnement d'un pays dans une COP dépend de plusieurs facteurs, notamment sa politique nationale en matière de changement climatique, ses engagements internationaux, sa capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux impacts du changement climatique, ainsi que ses intérêts économiques et géopolitiques. Avec sa participation à la COP 30, Haïti pourrait plaider en faveur de mesures d'adaptation et de soutien financier pour renforcer leur résilience aux événements climatiques extrêmes et aux changements environnementaux. La participation et l'engagement d‘Haïti dans cette conférence seraient essentiels pour faire progresser les efforts de lutte contre le changement climatique. Cette COP doit être une occasion de renforcer la coopération internationale, de répondre aux besoins spécifiques du pays et de prendre des mesures concrètes pour construire un avenir plus durable et résilient dans une dynamique de principe responsabilité (Jonas, 1979).

Dans ce contexte, l’Université Quisqueya à travers son Equipe de recherche sur les changements climatiques (ERC2) de concert avec d’autres organisations engagées dans la lutte contre le changement climatique, comprenant des Ministères, des ONG, des agences gouvernementales, des instituts de recherche et des entreprises, a décidé d’organiser son deuxième colloque international sur les changements climatiques en prélude à la COP 30. Le but de ce colloque est de mobiliser les acteurs clés, de partager les connaissances et les meilleures pratiques, et de formuler des recommandations pour orienter les discussions lors de la conférence climatique mondiale. Cela favorisera les échanges entre les décideurs politiques, les experts scientifiques, la société civile, le secteur privé et d'autres parties prenantes afin de construire un consensus sur les actions à entreprendre lors de la COP 30. Ce colloque sera une occasion pour réunir une communauté scientifique pluridisciplinaire afin de discuter de la recherche scientifique en matière de changement climatique. L’ERC2 ambitionne à travers ce colloque à renforcer la sensibilisation des politiques aux impacts attendus du changement climatique, en vue d’en anticiper les conséquences en les intégrant dans toutes les politiques publiques, locales ou nationales, de la manière la plus efficiente possible. 

Nous sollicitons ainsi des chercheurs haïtiens et non haïtiens émanant aussi bien des sphères académiques, politiques et aux acteurs socio-économiques afin de participer à cette manifestation.

Objectifs

  • Permettre aux communautés académiques et institutionnelles d’interagir afin de participer à la définition d’un agenda national, voire régional, pour le changement climatique en vue de la COP30 ;

  • Permettre à la communauté scientifique de prendre connaissance de la réalité haïtienne en matière de changements climatiques par l’interaction avec d’autres acteurs nationaux et locaux ;

  • Réfléchir sur les impacts des extrêmes climatiques dans les différents secteurs et les éventuelles stratégies d’atténuation et adaptation ;

  • Favoriser la coopération scientifique sur les changements climatiques: partage des travaux de recherche, échanges constructifs sur les résultats de recherche ;

  • Consolider l’expertise haïtienne en matière de changement climatique ;

  • Explorer des solutions pour lutter contre le changement climatique.

Thèmes des communications

  • Changement climatique : variabilité, tendance et impacts ;

  • Vulnérabilités, fragilité et risques.

  • Science-policy, diplomatie scientifique et vulgarisation scientifique ;

  • Science ouverte et participation citoyenne ;

  • Patrimoines : co-construction de savoirs et changements climatiques.

  • Savoir local, expérience et biodiversité.

Lieu et langues du colloque

Cette manifestation scientifique se tiendra sous la forme hybride (présentiel et distanciel). La langue de travail sera le français, mais les communications peuvent être faites en anglais.

Comité scientifique

Dr Abdelfettah SIFEDDINE, Institut Recherche et Développement (IRD)

Dr Evens EMMANUEL, Université Quisqueya.

Dr Jean-Jacques CADET, Université Quisqueya / Université d’Etat d’Haïti

Dr Alessandro RIZZO, Institut Recherche et Développement (IRD) / Infrastructure de Recherche (IR) DATA-TERRA.

Dr Absalon PIERRE,   HAUP-CEMARCH /  Université Quisqueya

Dr Elizabeth GUERTAL, HAUP-CEMARCH / University of Kansas

Dr David NONCENT, Université Quisqueya / Université d’Etat d’Haïti

Dr Dominique BOISSON, Université d’Etat d’Haïti

Dr Kénel DÉLUSCA, Institut des Sciences, des Technologies et des Études avancées d'Haïti (ISTEAH) Alliance Mondiale contre le changement climatique (AMCC+) de l'UE

Dr Romual CHERY, Université des Antilles

Comité d’organisation du colloque

Moramade BLANC, Université Quisqueya.

Alexandra V. D. PIERRE, Université Quisqueya. 

Julien DEROY, Université Quisqueya.

Jacky DUVIL, Université Quisqueya.

Raymonde RAYMOND, Université Quisqueya.

Daphenide SAINT-LOUIS, Université Quisqueya.

David NONCENT, Université Quisqueya / Université d’Etat d’Haïti

Jean-Jacques CADET, Université Quisqueya / Université d’Etat d’Haïti

Ketty-Balthazard ACCOU, Université Quisqueya

Max Rosebert Shoewer LUBIN, HAUP-CEMARCH

Patrick SAINT-PRE, Haïti Climat

Guibenson COLIN, Helvetas

Jasmine CESARS, Université Quisqueya / Université d’Etat d’Haïti

Processus de soumission 

Les propositions de communications (articles, posters) doivent être envoyées au plus tard le 10 août à  colloque.erc2@gmail.com  et  erc2@uniq.edu 

Ces propositions doivent contenir les informations suivantes :  

  • Titre et résumé de la communication de 300 mots maximum (incluant la problématique et les orientations de la recherche) ;  

  • Thème lié à la proposition (si applicable) ;

  • Trois à cinq mots-clés. 

L’équipe organisatrice et le comité scientifique communiqueront avec les personnes sélectionnées au plus tard le 15 aout en fournissant les informations nécessaires en vue de la conférence.

Pour les propositions retenues, un document écrit d’un maximum de 5 pages (police Times New Roman 12, interligne 1.5) devra être soumis au plus tard le 10 septembre

Pour soumettre votre proposition ou pour toutes questions concernant l’évènement, vous pouvez envoyer un courriel à colloque.erc2@gmail.com  et erc2@uniq.edu  .

Références

Diamond, Jared (2004), Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Paris, Gallimard.

GIEC (2007). Quatrième rapport d'évaluation. Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

GIEC (2014). Cinquième rapport d’évaluation. Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

GIEC (2021). Sixième rapport d’évaluation. Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Jonas, H. (1979). Le principe responsabilité: une éthique pour la civilisation technologique, trad. Greisch (Das Prinzip Verantwortung, Frankfurt, Verlag). Paris: éditions du Cerf/Flammarion.

Noncent, D., Sifeddine, A., Emmanuel, E., Cormier, M. H., Briceño-Zuluaga, F. J., Mendez-Millan, M., ... & Sloan, H. (2023). Hydroclimate reconstruction during the last 1000 years inferred from the mineralogical and geochemical composition of a sediment core from Lake-Azuei (Haiti). The Holocene, 33(7), 816-826.

World Bank Group (2021). Haiti Vulnerability|Climate Change Knowledge Portal (worldbank.org)

 


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