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En ces temps d’inhumanité, il est bon et réconfortant de savoir que des êtres humains ont su cultiver pendant toute leur vie les valeurs de fraternité, d’entraide, de respect, d’excellence. Que le Dr Max Millien soit remercié pour ce bel hommage rendu à son ami disparu. Inspirons-nous de « l’esprit de Damien », fait de discipline, de convivialité et de solidarité qui était si cher aux agronomes d’antan.
J’étais assis tranquillement à ma table de travail en ce jeudi 3 juin pour me livrer à mes activités de recherche quand, pour démarrer la journée, il me vint à l’esprit de m’enquérir des nouvelles informations publiées sur WhatsApp.
Dès ma première lecture, mon regard resta figé sur un message mortuaire envoyé par l’agronome Emmanuel Prophète annonçant le décès de mon collègue et ami Dr. Robert JOSEPH. Je n’en croyais pas mes yeux et ne voulais pas non plus accepter cette terrible nouvelle. Je lisais et relisais le message pour me convaincre de sa véracité. Alors, des larmes se mirent à couler sur mes joues tandis que des sons plaintifs et étouffés sortaient, malgré moi, de ma gorge jusqu’à attirer l’attention du personnel à mon service qui se trouvait au rez-de-chaussée de la maison. Puis, après environ une vingtaine de minutes, j’en vins à appeler sa cousine Myantha qui me confirma la disparition de notre cher Bob. Pendant de longues minutes, elle et moi nous ne pouvions parler. Nous nous mettions à pleurer chacun de notre côté au bout du fil, ne sachant pas trop bien quoi dire.
Je n’aurai jamais pu imaginer une fin aussi soudaine de Bob parce que, alors que j’étais en voyage aux USA durant la deuxième quinzaine du mois de mai écoulé, j’avais reçu de lui à la date du 22 mai écoulé, un message m’invitant à la prudence en ces temps de pandémie Covid-19. Je m’étais proposé de l’appeler dès mon retour mais je ne puis expliquer ce qui m’avait retenu de le faire tant j’avais envie de lui parler. Car on discutait souvent de différents sujets et particulièrement de la gouvernance universitaire, thème qu’il semblait affectionner par-dessus tout, sans doute, à cause de sa dernière fonction de Vice-recteur à l’Université Episcopale d’Haïti. Vous comprendrez, Mesdames et Messieurs, mon émotion intense devant la perte de ce collègue et frère en un temps si court. En une fraction de seconde, je vis défiler devant moi, comme dans un film en accéléré, les heureuses années de notre vie étudiante à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) et celles qu’on avait passées ensemble à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, en France.
Notre vie étudiante à la FAMV
Notre promotion, celle de 1967-1971, a été forte, au départ, de 65 étudiants, dont 59 ont été diplômés agronomes. Dans cette cohorte, se retrouvaient des jeunes gens pleins de verve et d’ambition qui provenaient des principales écoles secondaires des différents départements de la République. A noter que bon nombre d’entre eux figuraient dans leur établissement d’origine parmi les premiers de leur classe au niveau du secondaire. Citons quelques-uns, malheureusement aujourd’hui décédés comme Dumond Cicéron du Petit Séminaire Collège St Martial, Fritz Boutin du Lycée Philippe Guerrier des Cayes et bien sûr Robert Joseph du lycée Philippe Guerrier du Cap Haïtien. Celui-ci a pu justifier durant son parcours à la FAMV tout le bien qu’on pensait de lui lorsqu’il était en classes primaires à l’Ecole des Frères de l’Instruction Chrétienne de la Grande Rivière du Nord, son village natal, et plus tard au lycée.
A la FAMV, Bob s’est comporté en étudiant discipliné, appliqué et rigoureux, qualités qui le classaient parmi les premiers de la promotion. Il a fait montre de ces mêmes valeurs académiques durant ses études vétérinaires en France, où il a obtenu également beaucoup de succès.
L’homme était jovial avec un rire saccadé qui faisait danser doucement tout son corps et surtout ses épaules. Il aimait les bonnes blagues mais ne tolérait pas les écarts de langage et de comportement qui accompagnaient les grivoiseries. Il était entier et loyal avec un tempérament fort qui s’exprimait à travers son franc-parler sans toutefois jamais chercher à blesser quiconque. Il n’était donc pas du genre à accepter n’importe quelle plaisanterie et s’évertuait, de son côté, à respecter toujours les usages de la bienséance et du savoir-vivre dans ses relations avec autrui. J’aimais bien son style direct, franc mais jamais discourtois qui vous donnait l’assurance d’avoir affaire à un homme de bien qui n’avait aucune place dans son cœur pour l’hypocrisie et la rancune.
Les étudiants de l’époque étaient de véritables pensionnaires qui logeaient dans l’enceinte de la Faculté et qui recevaient gratuitement leur alimentation trois fois par jour. Quatre grandes salles desservies par des toilettes modernes et des douches faisaient office de dortoirs pour les hommes et il y avait un petit dortoir pour les trois filles de notre promotion, Jacqueline Sanon, Altagrâce St Louis et Danielle Avin. Mais, celles-ci n’en faisaient pas tellement usage.
Il y avait deux vies dans l’enceinte de la FAMV : l’une était celle où les étudiants se retrouvaient sur la cour, dans les salles de classe ou sur le terrain, et l’autre, celle qui se déroulait dans les dortoirs. Dans ce dernier espace, il s’était développé un esprit convivial et des habitudes de vie particulières entre les occupants d’un même dortoir, ce qui explique que, même les étudiants qui affichaient, dans un premier temps, un tempérament retors finissaient, à la longue, par épouser le moule façonné par la majorité des étudiants. Les taquineries, les petits conflits alternaient souvent avec des blagues désopilantes pour déboucher presque toujours sur de grands éclats de rire. Je n’étais pas dans le même dortoir que Bob mais la situation était presque pareille dans tous les dortoirs. Aussi, Bob avait-il eu des relations privilégiées avec bon nombre de camarades avec lesquels il partageait le dortoir comme Jacques Civil, Jean-Claude Charles, William Michel, François Jean Baptiste, Jean-Claude Séverin, Dumond Cicéron, Wilson Durand, Denis Dalien. Malheureusement, à l’exception des deux derniers, tous les collègues mentionnés sur cette liste sont déjà décédés. Quant à moi, je me retrouvais avec des camarades comme Pierre Michel Thalès, Michel Lajoie, Alix Raymond, Wagner Auguste, Joseph N. Pierre, Charles Joazile, Roland Venance Noel, Felix Jérôme et j’en passe.
C’est ainsi que s’était développé dans le temps le fameux concept « l’esprit de Damien », fait de discipline, de convivialité et de solidarité qui était si cher aux agronomes d’antan. Cet esprit avait pris naissance dans les dortoirs et invitait les uns et les autres à se considérer comme des alliés naturels. Il contribuait à façonner, à de rares exceptions près, ceux qui parvenaient à occuper de hautes fonctions dans l’administration publique du Ministère de l’Agriculture de manière à ne pas avoir de penchant malsain pour détruire leurs confrères subalternes même quand ils avaient des différends entre eux, sans toutefois tomber dans la permissivité parce qu’on ne manquait pas de réprimander, de sanctionner tous ceux qui commettaient des fautes administratives graves. Et quand plus tard, le Dr. Robert Joseph avait gravi les échelons administratifs pour devenir en 1986 Directeur général-adjoint de ce ministère, ce fut avec plaisir qu’il m’a été donné de constater qu’il s’était laissé imprégner par cet esprit de Damien qui l’amenait toujours à traiter ses confrères avec respect, dignité et équité.
Sa formation à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse
Ses études agronomiques se sont déroulées sans problème. Et quand en quatrième année, c’est-à-dire en 1971, la France offrit des bourses de Médecine Vétérinaire, il s’empressa de soumettre sa candidature auprès de la Mission française de Coopération et d’Action culturelle, comme le fit également un autre brillant étudiant de la promotion, Joseph Jolivert Toussaint. Sur la base de leur dossier, ils furent tous les deux acceptés et envoyés à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse en France en tant que boursiers du Gouvernement français. Heureux temps où les diplômés de la FAMV étaient ensuite automatiquement employés par le Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR)! Les deux partirent en France avec leur lettre de nomination en poche.
Au cours de l’année suivante, la Mission française me proposa également une bourse de Médecine Vétérinaire. Et c’est ainsi que je me suis retrouvé avec eux à Toulouse au cours de l’année 1972. Cependant, mon premier choix n’était pas la Médecine Vétérinaire, mais plutôt l’économie agricole ou la génétique. Je me rappelle être arrivé à l’Ecole avec une semaine de retard. Bob me servait de mentor parce qu’il avait une grande facilité pour prendre des notes et qu’il savait dessiner mieux que moi, tout comme mon bon ami Jolivert Toussaint que je connaissais déjà à la Faculté de Droit et des Sciences Administratives de Port-au-Prince avant d’entrer à la FAMV.
Les études vétérinaires n’étaient pas chose aisée car, pour passer d’une année à l’autre, il fallait obtenir la moyenne dans toutes les matières. L’échec dans une seule discipline conduisait à reprendre l’année avec toutes les matières, même celles pour lesquelles on avait obtenu le maximum. Heureusement, ce système a changé depuis. Mais il faut dire que Bob et Jolivert se retrouvaient comme des poissons dans l’eau malgré ces contraintes. Aussi, l’agronome Robert Joseph a-t-il soutenu sa thèse de doctorat en Médecine Vétérinaire sur l’alimentation avec la mention « Excellent », ce qui fit la fierté de tous les Haïtiens présents à la séance de soutenance.
Des moments d’escapade en dehors des études
Bob et moi avons passé de bons moments ensemble en dehors des études. Nous allions chaque dimanche à l’église, toujours bien vêtus portant costume et cravate. A la vérité, je ne faisais que suivre le rituel instauré par Bob et Jolivert. Et nous profitions quelquefois du beau temps pour rendre visite à des amis haïtiens qui vivaient dans les cités universitaires.
J’ai encore souvenance des vacances agréables que Bob et moi avons passées ensemble au mois de décembre 1975 en Espagne, plus particulièrement à Costa Brava. Un autre camarade de notre promotion à la FAMV, Jean Marie Binette, faisait également partie du voyage. Et l’on s’amusait beaucoup tous les trois, que ce soit à la plage ou dans la belle ville de Barcelone où, durant les soirées, l’on buvait de la sangria mais sans excès. De telles expériences ont contribué à raffermir nos relations au fil des ans.
Tout au long de nos études, chacun se rendait aux USA et au Canada durant les vacances d’été pour visiter sa famille et ses amis. Bob en profitait pour rendre visite à sa famille aux USA et à sa fiancée qui étudiait le secrétariat à Kingston, Jamaïque. Celle-ci n’a pas tardé à s’établir à Montréal, au Canada et à devenir sa femme.
Le retour du Dr. Robert Joseph en Haïti
Ses études vétérinaires terminées, le docteur Robert Joseph avait vite pris le chemin du retour en Haïti pour venir rejoindre le docteur Fred Calixte qui, deux ans auparavant, avait été diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort à Paris. Celui-ci, à son retour, assistait le docteur Elysée Eustache, le premier vétérinaire haïtien, à la tête du Service de Santé animale. Mais le docteur Eustache ne tarda pas à laisser le pays pour aller s’établir définitivement avec sa famille au Canada. Avec la présence en Haïti du docteur Joseph et du docteur Toussaint en 1976, s’était formé un trio de médecins vétérinaires qui se défonçaient corps et âme pour lutter contre les principales maladies animales sévissant dans le pays. Il leur fallait à eux trois assumer les fonctions des services vétérinaires nationaux: campagnes de vaccination, déparasitage interne et externe, quarantaine animale, soins vétérinaires curatifs, contrôle sanitaire des aliments, laboratoire, etc. C’était vraiment le cas de dire que la moisson était abondante et les ouvriers peu nombreux. Bob a su apporter une contribution hautement significative au renforcement des services vétérinaires. Parallèlement, il desservait la clientèle de Port-au-Prince en organisant sa propre clinique vétérinaire. Dans les différentes facettes de sa carrière, il a toujours projeté l’image d’un professionnel doté d’un sens élevé des responsabilités et d’un véritable amour charnel pour son pays.
Mon retour au pays et ma collaboration avec le docteur Robert Joseph
En février 1977, j’étais revenu au pays pour y former le quatuor de médecins vétérinaires. Mais je n’étais pas intégré au Service de Santé animale puisque j’étais parti en France sous la tutelle de la FAMV dans le but de contribuer au renforcement de la restructuration de cette institution. Aussi, ai-je été, quelques mois après mon retour, nommé d’abord professeur d’Anatomie et de Physiologie animale à la FAMV, puis Directeur-adjoint du département de production animale de cette Faculté pour en devenir quelque huit mois après le directeur. Entretemps, je continuais de développer des relations étroites de coopération avec mes collègues du Service de la Santé animale auxquels je prêtais main forte quand il y avait des activités de formation et d’inspection à réaliser sur le terrain. A ma demande, le docteur Joseph était venu rejoindre ses deux collègues, Dr Calixte et Dr Toussaint, comme professeur à la FAMV.
Et quand survinrent les premiers cas de peste porcine africaine en République Dominicaine en 1978, ma coopération avec le Service de santé animale s’est intensifiée au point que les autorités hiérarchiques du MARNDR en vinrent à me confier la charge de diriger le laboratoire de diagnostic vétérinaire du MARNDR, en plus de mes attributions de directeur du département de Production animale et de professeur à la FAMV. Je collaborais donc de manière étroite avec tous mes collègues vétérinaires et agronomes pour essayer d’abord, de prévenir l’introduction de cette maladie en Haïti, puis pour contenir sa propagation et enfin, devant l’échec des mesures de lutte préventive, pour assurer son éradication. Le docteur Joseph joua dans cette croisade un rôle de premier plan en fournissant de très bonnes prestations en tant que cadre du Service de la santé animale.
Sa nomination comme haut dirigeant au MARNDR
A la chute du Président Jean Claude Duvalier en 1986, sous la présidence du Général Henry Namphy, le docteur Robert Joseph fut appelé par le ministre de l’Agriculture Montaigu Cantave pour occuper le poste de Directeur général du MARNDR. Mais au final, il avait préféré accepter le titre officieux de Directeur général-adjoint qu’il conservait sous l’administration du ministre de l’agronome Gustave Ménager jusqu’en février 1988, puis plus tard sous celle du ministre Damaxe Sidnéus de juin 1988 à septembre 1988. Cependant, ce poste n’était pas prévu officiellement dans la structure administrative de ce ministère, ce qui l’a empêché de bénéficier, par la suite, des avantages liés à la fonction, c’est-à-dire d’avoir une pension décente au moment de sa retraite. Mais il ne s’en plaignit jamais, assumant pleinement le choix qu’il avait délibérément fait.
Sa fonction de Doyen à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire
Le poste de Doyen de la Faculté d’Agronomie et de Médecine vétérinaire lui fut proposé par le ministre de l’Agriculture Jacques Backer. A cette époque, les ministres de l’Agriculture avaient encore la latitude de procéder à la nomination des doyens de ladite Faculté. Mais la façon de faire déplaisait grandement aux étudiants ainsi qu’au corps professoral de la FAMV, qui n’hésitaient pas à le faire savoir aux autorités du MARNDR, ce qui avait donné lieu à une forme de grabuge téléguidé par le Ministère. Le docteur Joseph avait fini par s’installer comme Doyen et il dirigea la Faculté pendant un certain temps. Mais, il avait toujours un pincement au cœur en pensant aux dérapages qui s’étaient produits lors de son installation, quoiqu’il n’en fût pas directement responsable. Il en avait gardé un souvenir amer et ne ratait jamais l’occasion de m’exprimer ses regrets pour cet incident fâcheux. Aujourd’hui, je puis témoigner que le docteur Joseph a été toujours un homme de paix et de dialogue, qui faisait fi de toute forme de violence, tant dans sa vie privée que publique.
La fonction de Doyen a été pratiquement son dernier poste sur le campus de Damien. Il se consacra presqu’exclusivement pendant un certain temps à faire fonctionner sa clinique vétérinaire privée et à travailler comme consultant indépendant. Ainsi, réalisa-t-il des études pour différentes institutions, dont le MARNDR, en même temps qu’il reprenait goût à l’enseignement supérieur au niveau de l’Université Episcopale.
Son dernier poste de Vice-recteur à l’Université Episcopale d’Haïti
Son dynamisme en tant que professeur et sa vive intelligence avaient vite amené les responsables de l’Université à lui offrir le poste de Vice-recteur qu’il a occupé avec compétence et un sens élevé des responsabilités jusqu’à sa mort. A cette fonction, il était porteur de plusieurs dossiers, dont ceux de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), de l’Ecole Doctorale et de la CORPUHA. En effet, le docteur Joseph avait été désigné par le Recteur pour représenter l’Université Episcopale à la Conférence des Recteurs, Présidents d’Universités et Dirigeants d’Institutions d’Enseignement supérieur en Haïti (CORPUHA), ce qu’il fit avec brio pendant plusieurs années.
Profitant de ses rares instants de répit, il avait lancé, de concert avec un autre agronome de la promotion, Jean Max Beauduy, la création du Collectif des ingénieurs-agronomes de la promotion 1967-1971 de la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (CIAP) dans le but de créer un espace de rencontre et de concertation pour les agronomes survivants de la promotion. Hélas ! Comme l’avait fait remarquer, dès le départ, l’un de nos collègues un peu philosophe, l’agronome Jean Marie Binette, nous avions peut-être pris cette initiative un peu trop tard car la moitié de la promotion est déjà sur l’autre rive du grand fleuve de la vie. Ce Collectif caressait, entre autres, l’idée d’organiser les festivités de la célébration du 50ème anniversaire de la promotion 1967/1971 sous le patronage de son Président qui n’était autre que le Dr. Robert Joseph.
La culture humaniste et les qualités de cœur de Bob
Tout au long de ses différentes fonctions, le docteur Joseph a fait montre d’une grande culture humaniste dont l’une de ses expressions était l’élégance de son verbe et de sa prose. On l’écoutait parler avec plaisir et on le lisait avec le même plaisir.
Je m’en voudrais de terminer cet hommage sans faire état des principales qualités humaines de Bob, qui le faisaient tant apprécier de ses amis, de ses collègues et, particulièrement, de tous les membres de sa famille. Il aimait ceux-ci avec chaque fibre de son cœur et avec toute la force de son âme. L’homme était charmant, généreux et plein de compassion. Chacun savait qu’il pouvait toujours compter sur lui, si les circonstances l’exigeaient. Il donnait un sens noble au concept de « famille élargie » en aidant toujours, autant que faire se peut, ses parents les plus éloignés.
Parents et amis éplorés, Mesdames et Messieurs,
Je comprends donc votre angoisse, votre tristesse, vos lamentations face à un départ si brusque. Mais, consolez-vous à l’idée d’avoir eu dans votre famille un homme qui a su faire œuvre qui vaille et qui ne s’est jamais départi de l’honnêteté, de la dignité et de la verticalité qui le caractérisaient.
En cette pénible circonstance, permettez-moi donc de présenter mes plus sincères condoléances à ma chère amie Bertha, en proie à une souffrance indicible, aux enfants de Bob que celui-ci a tant aimés, à ses sœurs et frères, ses cousins et cousines, ses neveux et nièces qui l’ont tant chéri et adoré.
Mes condoléances s’adressent également aux agronomes survivants de la promotion 1967/1971, aux collègues vétérinaires, principalement au Dr Fred Calixte et à sa famille, au Dr. Jolivert Toussaint et sa famille qui sont, sans aucun doute, en train de vivre ce départ comme un cauchemar.
Elles vont aussi au personnel et aux étudiants de l’Université Episcopale, aux autorités religieuses de l’Eglise Episcopale, aux membres de la CORPUHA, à la communauté universitaire, enfin à tous les amis et parents affectés par ce deuil.
Consolez-vous de cette dure épreuve ! Rappelez-vous ces quelques vers de Ellen BRENNEMAN :
Ne pense pas à lui comme parti
Son voyage vient de commencer
La vie tient tant de facettes
Cette terre n’en est qu’une …
Et pense à lui comme vivant dans le cœur de ceux qu’il a touchés.
Adieu, mon cher camarade et ami Bob
Tes collègues, parents, amis ainsi que toute la communauté universitaire te saluent bien bas et te remercient pour toutes les joies que tu leur as procurées durant ton passage sur cette terre.
Que ton âme repose en paix !
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Auteur : Dr Max Millien
Chargé de mission au Vice-Rectorat à la Recherche et à l’Innovation
Publication ComUniQ
15 juin 2021